"Des formes illégales de justice privée apparaissent lorsque l'État lui-même n'est pas efficace, comme c'est le cas dans l'Espagne voisine", a-t-il déclaré lors de l'audition en cours devant la commission des affaires constitutionnelles, des droits, des libertés et des garanties, à la demande du CDS-PP (parti social-démocrate) dans le cadre de l'examen spécialisé des projets de loi proposés par Chega, Iniciativa Liberal (initiative libérale) et PSD (parti social-démocrate).
"Une chose qui me préoccupe beaucoup commence à apparaître : des formes illégales de justice privée. Lorsque cela se produit, cela signifie que l'État de droit n'est pas respecté", a-t-il souligné.
Le président de l 'ALP a également critiqué l'inaction de la police dans ces affaires : "La police elle-même, lorsqu'elle est appelée, dit qu'elle ne peut rien faire [...], parce que si elle ne voit pas les personnes entrer dans la maison, sur le fait, rien ne se passera. Les faire sortir est presque impossible.
Luís Menezes Leitão a jugé "positif" que les différents projets de loi présentés puissent être "unifiés", soulignant à titre d'exemple la proposition visant à éliminer l'exigence de violence ou de menace grave pour criminaliser l'occupation illégale.
"Le code pénal de 1982 exigeait la violence ou la menace grave pour criminaliser les situations d'occupation, ce qui (...) exclut complètement de nombreuses situations", a-t-il critiqué, affirmant que "l'entrée illégale dans la propriété suffirait" pour qu'elle soit considérée comme un crime.
Le président de l'ALP a également salué le renforcement des pouvoirs de police prévu dans les initiatives et la possibilité d'une restitution provisoire des biens.
"D'une manière générale, je pense que, dans ce contexte, il est positif que cette [réforme] soit mise en œuvre", a-t-il déclaré.
Augmentation des peines
En juillet, l'Assemblée nationale a approuvé, en termes généraux, les propositions de loi du Parti socialiste (PS), de la Chega et de l'Iniciativa Liberal (Initiative libérale), ainsi qu'un projet de résolution du CDS-PP (Parti de la sécurité publique) visant à alourdir les sanctions en cas d'occupation illégale d'un bien immobilier.
Le PSD (Parti de la sécurité sociale) propose, par le biais d'un projet de loi, de criminaliser le comportement des personnes qui envahissent ou occupent un domicile, en prévoyant des peines pouvant aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement ou 240 jours d'amende. Ces peines seraient aggravées en cas de recours à la violence, de possession et d'occupation permanente du logement ou d'intention de réaliser un profit.
Le projet de loi sur l'IL permettrait d'expulser dans un délai maximum de 48 heures les personnes qui occupent illégalement la propriété d'un tiers. Les libéraux souhaitent que la "violation de domicile et l'usurpation de propriété immobilière" soient ajoutées à l'ensemble des délits prévus par la loi (tels que les menaces, la contrainte ou le harcèlement) qui permettent actuellement à un juge d'obliger les criminels à quitter leur domicile.
Chega propose également de donner un délai de 48 heures à la personne pour quitter les lieux, ou immédiatement en cas de flagrant délit.