L'exemption de droits de douane pour les petits colis expédiés vers les États-Unis a pris fin à minuit (5h01 à Lisbonne), l'imposition de tarifs douaniers ayant conduit plusieurs pays à suspendre les livraisons. L'exemption permettait d'expédier des marchandises d'une valeur inférieure à 800 dollars (685 euros) sans avoir à payer de surtaxe à l'entrée sur le sol américain, selon ECO.

Par un décret publié le 30 juillet, le président américain Donald Trump a décidé de supprimer ces exemptions, déclarant vouloir "mettre fin à une défaillance catastrophique utilisée, entre autres, pour éviter les droits de douane et expédier des opioïdes synthétiques et d'autres produits dangereux." Seuls les "cadeaux de bonne foi" reçus à titre privé et d'une valeur inférieure à 100 dollars (85 euros) continuent de bénéficier de l'exemption.

Selon l'Agence des douanes et de la protection des frontières, les petites commandes représentent 98 % des stupéfiants, 97 % des contrefaçons et 70 % des produits de santé dangereux saisis en 2024.

"Fermer cette faille sauvera des milliers de vies en réduisant le flux de stupéfiants et de produits dangereux et interdits", a assuré un responsable américain lors d'une conférence de presse, cité par l'AFP.

Le nombre de colis postaux a explosé aux Etats-Unis, passant, selon les données officielles, de 134 millions d'unités en 2015 à plus de 1,36 milliard en 2024. Désormais, à l'exception des "cadeaux" d'une valeur inférieure à 100 dollars, les colis sont soumis aux mêmes droits de douane que toute autre marchandise importée, soit un minimum de 10 %, ou 15 % pour les pays de l'Union européenne, ou jusqu'à 50 % pour l'Inde et le Brésil.

Il est important de rappeler que, depuis le 26 août dernier, CTT - Correios de Portugal - a temporairement suspendu "le transport des envois postaux contenant ces marchandises vers les États-Unis pour tous les produits de courrier, de colis du service universel et de colis express internationaux" en raison de "l'abandon du régime de minimis (exemption de droits de douane pour les marchandises importées)" par les États-Unis.

À l'époque, et à l'instar d'autres entreprises du secteur, l'entreprise postale a souligné que la modification du régime de minimis aux États-Unis "affecte directement les flux postaux internationaux et oblige les expéditeurs à payer des droits de douane avant l'expédition vers les États-Unis". "Les détails des nouvelles exigences ne sont pas encore entièrement clarifiés par les autorités douanières américaines et nécessiteront des adaptations opérationnelles de la part des entreprises postales du monde entier", a déclaré le groupe dirigé par João Bento le 25 août.